Eviter que l’hétérogénéité de la zone euro soit accrue après la crise du coronavirus
L’hétérogénéité de la zone euro a été accrue après la crise des subprimes de 2008-2009 : après cette crise, la dispersion entre les pays des niveaux de revenu par habitant, des niveaux de productivité, des poids de l’industrie , des niveaux d’investissement, des niveaux de compétitivité… s’ est accrue. Cette hétérogénéité accrue des pays de la zone euro après la crise des subprimes est due essentiellement d’une part à l’incapacité à éviter une crise des dettes publiques, d’autre part à la contrainte nouvelle d’équilibre extérieur à laquelle les pays périphériques de la zone euro ont été soumis et qui a réduit leur capacité à investir. Comment éviter alors que la crise du coronavirus fasse apparaître une nouvelle hausse de l’hétérogénéité des pays de la zone euro ? par une action durable de la BCE pour éviter l’ouverture des spreads de taux d’intérêt entre les pays ; par une mutualisation des dettes publiques associée à un mécanisme de solidarité qui permette aux pays plus durement touchés par la crise (on peut penser à l’Espagne avec son exposition au tourisme et au secteur automobile) ou aux pays don t la capacité de réaction est plus faible (on peut penser à l’Italie avec son endettement public très élevé) de bénéficier d’une part importante des ressources obtenues par l’émission de dette mutualisée ; par une politique de relocalisation des industries stratégiques en Europe qui se fasse aussi au profit des territoires les plus défavorisés.