Points chauds macro : une revue de mi-année
Le président américain fixe des dates butoirs… puis les déplace, selon son bon plaisir, ou parce qu’il réalise que l’objectif ainsi fixé est hors d’atteinte ou dommageable pour lui-même. Initialement, la question des droits de douane aurait dû être clarifiée le 2 avril. Il faut désormais attendre le 9 juillet. Un nouveau délai n’est pas à exclure. Idem pour le vote du grand plan de baisse d’impôt aux Etats-Unis. Idem pour le règlement des guerres en Ukraine et au Moyen-Orient. Le bon côté des choses est que ces reports et ces revirements visent à éviter le pire, à savoir une récession, mais à force de zigzaguer au bord du précipice, il pourrait bien y avoir une sortie de route. Rien de tel à ce jour. Au T1, l’économie mondiale ne s’est pas éloignée de sa trajectoire de croissance des dernières années. Au T2, l’impact inflationniste des droits de douane était indolore. Il n’y a donc encore rien d’irréparable. Le message fort et clair des entreprises et des ménages est toutefois que l’incertitude ambiante pèse sur leurs décisions : ils anticipent moins d’embauche, ils prévoient moins d’investissement et ont peur de l’inflation. Si Trump n’avait pas mis tout ce bazar dans l’économie mondiale, la Fed aurait déjà baissé ses taux directeurs cette année. La BCE, elle, n’aurait peut-être pas baissé les siens aussi vite. Les banques centrales se donnent l’été pour y voir plus clair.