Accor : Jouons l’effet ‘Booster’ !
Le projet ‘Booster’ est bien engagé et devrait être bouclé d’ici cet été. Cette opération devrait grandement changer la physionomie d’AccorHotels, créant de la valeur pour l’actionnaire, mais cela devrait aussi avoir un impact positif sur le profil de crédit du groupe. Historiquement, le management s’est toujours engagé à conserver un rating Investment Grade, et avec la filialisation des activités foncières, nous estimons que la société a de bonnes chances d’être upgradée à BBB. Dans cette optique, nous adoptons une Opinion Crédit Positive et nous nous positionnons à l’Achat sur les obligations ACFP 2021, 2023 et 2024, ainsi que sur la souche hybride (Perp. Call 20). - - >Facteurs de soutien - - AccorHotels est le premier groupe hôtelier en Europe et le 5e au niveau mondial, avec plus de 4 100 hôtels en exploitation. - Le projet ‘Booster’, qui consiste à filialiser la majeure partie de sa division HotelInvest (activité d’opérateur foncier), est une nouvelle étape-clé vers un profil opérationnel « asset light », qui serait plus flexible, moins intensif en capital et avec des marges plus élevées. AccorHotels y gagnera aussi en diversification, réduisant la part des profits réalisés en France et en Europe, au bénéfice de l’Asie Pacifique.- Par ailleurs, sa structure financière devrait nettement s’améliorer, puisque, une fois la cession d’HotelInvest bouclée, le groupe devrait être en situation de trésorerie nette grandement positive, compte tenu, d’une part, du cash reçu (entre 4 et 6 mds EUR selon la part du capital cédée, vs. une dette nette actuelle de 1.5 md EUR) et, d’autre part, de la diminution des engagements de loyers (de 2.3 mds EUR à 0.4 md EUR).Points à surveiller - - Opérationnellement, le groupe est principalement exposé au contexte économique en Europe, et particulièrement à la France. En 2016, le moindre intérêt des touristes internationaux pour la France s’est ressenti sur l’activité du groupe, qui y a réalisé 28% de son chiffre d’affaires et 20% de son EBIT.- A ce stade, le management ne s’est pas encore prononcé sur la part du gain provenant d’HotelInvest qui sera reversé aux actionnaires. Un montant substantiel limiterait le potentiel d’upgrade du rating de S&P, sachant que ce produit devrait aussi financer les prochaines opérations de croissance externes.- En cédant le contrôle d’HotelInvest, la taille du groupe va être sensiblement réduite, puisque le chiffre d’affaires devrait être diminué de plus de 60% et l’EBIT de plus de 40%. La structure financière devra être ajustée en conséquence.