Bolloré : Un couple rendement/risque intéressant.
La dégradation des ratios de crédit en 2016 ne devrait être que temporaire car la situation bilancielle va nettement s’améliorer pro forma de la cession en cours de sa participation de 59.69% dans Havas. - Nous recommandons d’acheter la signature qui offre un surcroit de rendement intéressant par rapport aux papiers notés BBB- et ceux non notés mais estimés au même niveau de rating. - >Facteurs de soutien - - Bolloré occupe un solide positionnement concurrentiel sur ses principaux marchés.- Sur les 5 dernières années, le groupe a enregistré de solides performances opérationnelles avec un taux de croissance annuel moyen de 4% pour le CA, 17% pour l’EBITDA et 19% pour le résultat opérationnel. Au cours de cette période, la marge d’EBITDA s’est renforcée de 7.4% en 2012 à 10.1% en 2016. Sur un historique plus long (au cours des 10 dernières années), le CA a doublé, l’EBITDA a été multiplié par 3.4 et le cours de l’action a été multiplié par 2.5 (vs. une progression de 2% pour le SBF 120 sur la même période).- Les ratios de crédit vont se renforcer pro forma de la cession (en cours) de sa participation de 59,69% dans Havas à Vivendi.- La Commission Européenne ayant accepté le projet de concentration de Bolloré sur Vivendi le 25/04/17, Bolloré a décidé d’intégrer globalement Vivendi dans ses comptes consolidés à partir du 26/04/17.- La liquidité est très confortable avec 1 357 m EUR de cash & équivalents ainsi que 2 275 m EUR de lignes de crédit confirmées non utilisées (1 688 m EUR hors Havas) au 31/12/16. Le groupe dispose également d’un portefeuille de participations cotées valorisé à plus de 4.5 mds EUR au 31/12/16, dont 20.7% d’actions Vivendi valorisées à 3.6 mds EUR, mais nanties à hauteur de 2.2 mds EUR, en garantie des lignes accordées pour financer sa montée au capital du groupe de communication et de divertissement. Points à surveiller - - Les activités Stockage d’électricité & solutions pèsent sur la rentabilité globale du groupe compte tenu des coûts financiers associés à leur développement (Rop de -163 m EUR en 2012, -119 m EUR en 2013, -120 m EUR en 2014, -126 m EUR en 2015 et -168 m EUR en 2016).- Bolloré a été impacté par les fortes dévaluations de certaines devises en 2016 (naira au Nigeria : -24% en moyenne, metical au Mozambique :-27%, kwanza en Angola : -19% et livre sterling : -10% vs. 2015 suite à l’annonce du Brexit). Cela s’est traduit par un impact de -252 m EUR sur le CA et de -26 m EUR sur le résultat opérationnel. Pour amoindrir le risque de change, Bolloré facture beaucoup de dépenses d’exploitation en devises locales et couvre ses principales opérations en devises autres que l’euro et le CFA.- Le niveau de capex devrait rester élevé au cours des prochaines années pour accompagner le développement du groupe dans les activités de stockage d’électricité et en Afrique. Dans le cadre des engagements pris pour l’exploitation des contrats de concessions, Bolloré doit investir 1.7 md EUR sur une période de plus de 25 ans.- Le risque politique en Afrique est important mais quelque peu mitigé par la diversification géographique des implantations du groupe (46 pays), une bonne connaissance de cet espace géographique (présence depuis plus de 50 ans) et le fait que certains responsables d’activités font partie de la population locale. De plus, toutes les sociétés africaines ont des assurances spécifiques garantissant les risques politiques et commerciaux. Enfin, après l’épisode Ebola en 2014, le risque sanitaire est également à prendre en compte. A l’époque, son exposition aux trois pays qui ont été touchés par ce virus (Sierra Léone, Guinée et Libéria) représentait 5% du CA réalisé en Afrique (moins de 120 m EUR).