Economie mondiale, entre risques et résilience

En avril dernier, le monde a semblé prendre le chemin menant à la récession et les marchés celui menant au krach. Ces frayeurs ont duré quelques semaines. Puis, les Etats-Unis et la Chine ont signé une trêve, les autres pays ont accepté sans broncher les nouveaux tarifs du président Trump. Six mois plus tard, il n’y a eu ni krach, ni récession. Au contraire, pas mal de d’actifs financiers sont au plus haut de leur histoire, et le commerce mondial a vivement accéléré. Quand les résultats sont si contraires aux attentes, il y a la tentation d’expliquer rétroactivement par a+b pourquoi, cette fois-ci, les choses sont différentes. C’est en général une illusion que les historiens des crises ont bien documenté. La résilience de l’économie US, et partant du monde entier, est indéniable. Elle vient de phénomènes transitoires (accumulation de stocks pour échapper aux tarifs) et d’autres qu’il est hasardeux d’extrapoler au même rythme (le boom de l’investissement lié à l’IA). Au niveau désagrégé, pas secteurs ou par pays, on identifie beaucoup de risques baissiers. Les conditions financières sont fragiles. Le marché du travail US a pris un gros coup de froid cet été. La trajectoire de dette est insoutenable aux Etats-Unis et en France. L’Europe est prise entre le marteau (les tarifs US) et l’enclume (la concurrence chinoise). Au plan macro, la prudence reste de mise.