Groupama : La page est tournée, une autre s’ouvre
L’année 2017 marque selon nous la fin de la recovery financière de Groupama, débutée en 2012 après une année 2011 compliquée. En 5 ans, le groupe a fait évoluer le mix produits de l’assurance de la personne, a recentré son positionnement géographique (80% France, Italie, Peco), a réduit le risque de son portefeuille d’investissements avec les cessions des dernières participations equity et a un peu allégé les périphériques, a renforcé sa solvabilité avec, entre autres, les certificats mutualistes, a mené à bien la gestion de sa dette subordonnée, avec le remboursement de la fameuse 6.298%, et a rétabli sa rentabilité opérationnelle. Cette recovery a été saluée par l’upgrade de la solidité financière chez Fitch à A- . - De fait, cette année 2018 marque le début d’une nouvelle étape : nouveau directeur financier, nouveau plan stratégique en préparation, construit autour de la satisfaction clients et des nouvelles technologies, et également de la croissance. La re-mutualisation de l’organe central devrait permettre à Groupama de pouvoir participer au vaste mouvement de consolidation en cours parmi les mutuelles françaises. Cela sera l’occasion de consolider voir de renforcer ses parts de marché sur un marché français très concurrentiel. Enfin, si un objectif financier reste à réaliser ce sera celui de la rentabilité. Le renfort de la rentabilité opérationnelle en 2017 est à saluer mais surtout elle doit être consolidée et renforcée en P&C où le ratio combiné reste au-dessus de l’objectif, pourtant peu challenging, de 98%. Le redressement en cours de Gan Assurances devrait l’y aider. Enfin, le ROE reste faible à 3.3%. Sans une amélioration durable de la rentabilité, nous n’envisageons pas d’upgrade supplémentaire de la notation, d’où notre avis crédit stable. - Les obligations CCAMA affichent une des meilleures performances du secteur sur 2017. Après un mois de mars compliqué pour tout le secteur, les rendements se sont déjà resserrés, mais demeurent attractifs, en particulier sur la PNC 24. La 2027 a l’avantage de sa structure, bullet, rare dans le secteur. - >Facteurs de soutien - - Sur le marché français, le mutualiste est n°3 en assurance non vie et a des positions dans le Top 3 en assurance agricole, individuelle santé, protection, habitation, et collectivités locales. L’Italie aujourd’hui, la Turquie ou la Chine demain, constituent les relais internationaux. - Les résultats opérationnels 2017 sont de bons niveaux, à la fois en L&H, qui profite d’un mix produits favorable (protection/santé/UC) et en P&C, de moindres CatNat. Et cela malgré les ouragans dans les Caraïbes dont le coût brut de 330 m EUR a été ramené à 38 m EUR en net, post programmes de réassurance.- La marge de solvabilité 2 avec mesures transitoires est très confortable à 315% (vs 289% en 2016). Sans mesures transitoires, la marge atteint aussi un niveau confortable de 174%. Bien entendu les effets de marchés expliquent une part de cette progression (+11 pts) mais pas seulement : +18 pts reflètent des impacts d’actions stratégiques, dont la poursuite des ventes des certificats mutualistes. Quelques 436 m EUR ont été vendus à ce jour sur un programme à horizon 2019 de 550 m EUR. Points à surveiller - - Le marché de l’assurance en France est très concurrentiel. Les bancassureurs souhaitent développer le P&C et les mutuelles se regroupent en vie/santé. Groupama, 9ème en part de marché, n’a pas caché sa volonté d’attirer d’autres mutuelles. - Une rentabilité nette globale, protégée en partie par de la réassurance, mais qui reste sensible aux sinistralités exceptionnelles climatique et graves et à la situation de taux.