L’économie comme un sport de combat
Si on envisage l’activité économique comme une compétition sportive, alors il n’y a pas de doute sur le nom du vainqueur pour la saison 2024 qui s’achève. Comme la saison précédente, l’économie US a surpris par sa vigueur, autrement dit par l’appétit insatiable des consommateurs. Dans le même temps, la Chine n’a jamais réussi à concrétiser les espoirs suscités par la levée des restrictions anti-Covid. Les autorités ont annoncé un nouveau plan de soutien qui ne convainc guère. En Europe, l’activité a timidement repris après plusieurs trimestres de stagnation mais c’est un sursaut fragile puisqu’il ne reflète que le dynamisme des exportations, non celui de la demande intérieure. Pour la saison 2025, le nouveau coach de Team USA qui prendra ses fonctions le mois prochain est un partisan du jeu offensif voire franchement agressif (des droits de douane pour tous), avec de fortes ambitions sur les résultats (une croissance plus forte) et sans lésiner sur les stéroïdes (baisses d’impôt, déréglementation). Certains arbitres (Fed) pourraient s’en émouvoir. En Europe, de vieux sages ont décortiqué le problème de la sous-performance et offert leurs bons conseils (rapports Draghi et Letta) mais personne n’est pressé de les suivre. La composition des équipes est incertaine, en particulier aux avant-postes où les titulaires allemand et français sont au même moment blessés ou fatigués (crise politique). A l’un, il faudrait un stage de remise en forme (revoir le modèle industriel), à l’autre une cure d’amaigrissement (réduire les dépenses publiques). Dans les faits, on discute surtout de la couleur des maillots, et pendant ce temps, on continue de faire du surplace.