Le Trump Show et les politiques monétaires
Le spectacle ne fait que commencer et déjà le Trump Show tient toutes ses promesses. Chaque jour apporte son lot d’annonces, contredisant souvent celles de la veille. Effet de surprise : cinq étoiles, cohérence : zéro. Le seul effet tangible, à ce stade, est une envolée de l’incertitude économique. Ce n’est pas normalement ce que désirent les agents économiques pour décider de leurs dépenses, ni les banquiers centraux pour régler leur politique monétaire. La Fed a d’ailleurs conclu que le mieux était de ne rien changer jusqu’à ce que la poussière retombe. Cela peut durer plusieurs trimestres. Aux Etats-Unis où le chômage est très bas et l’inflation trop élevée, une hausse des droits de douane fait surtout craindre de nouvelles tensions de prix. Le nouveau secrétaire au Trésor a bien conscience que ce n’est pas le cadre idéal pour faire passer de nouvelles baisses d’impôt sans inquiéter le marché obligataire. En Europe où la croissance est inexistante et le marché du travail donne des signes de faiblesse, l’effet dominant d’une guerre tarifaire pourrait bien être désinflationniste en bridant le moteur des exportations. Pour éviter que l’inflation repasse durablement sous sa cible, la BCE se doit de baisser bien davantage ses taux directeurs et conforter ainsi une reprise du crédit bancaire encore bien hésitante.