Quelles perspectives économiques après le chaos tarifaire ?
Cent jours qui ébranlèrent le monde... tel est le début du second mandat de Donald Trump. Dans ce bref intervalle, sa politique tarifaire a bouleversé le commerce mondial et causé une poussée d’incertitude inédite impactant la confiance des ménages, des entreprises et des marchés financiers. Faire passer l’économie de l’exceptionnalisme au risque de stagflation, c’est comme transformer de l’or en plomb. Arrivé au bord du précipice, devant la peur du vide, l’instinct est de reculer. Les exemptions tarifaires accordées par les Etats-Unis à la Chine et au reste du monde sont bienvenues, même si à ce stade elles ne sont que transitoires. On fait l’hypothèse qu’elles seront reconduites. Cela réduit l’intensité du choc mais ne restaure pas du même coup une complète visibilité. A ce stade, l’économie réelle ne montre que peu de traces de cette politique erratique, hormis dans les indicateurs de sentiment qui ont peut-être surréagi. Les conditions d’activité et de prix sont toutefois bel et bien modifiées. En trois mois, les tarifs douaniers US ont été multipliés par cinq (au lieu de dix s’il n’y avait pas eu de désescalade). Les échanges de marchandises ne peuvent pas être stoppés puis relancés à volonté sans induire des frictions et de coûts d’ajustement. Le risque de récession US/mondiale a bondi en avril, puis rechuté ce mois-ci mais reste bien supérieur à la norme.