Bolloré : Vincent Bolloré mis en examen.

Le PDG du groupe Bolloré, Vincent Bolloré, le responsable du pôle international de Havas, Jean-Philippe Dorent, et le directeur général du groupe Bolloré, Gilles Alix, ont été placés en garde à vue pendant 2 jours et sont ressortis hier soir du bureau des juges financiers parisiens avec une mise en examen. - Des juges d'instruction tentent de déterminer si le groupe Bolloré a utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Havas pour se voir attribuer la gestion des ports de Lomé, au Togo, et de Conakry, en Guinée, via une autre de ses filiales, Bolloré Africa Logistics (anciennement appelée SDV). - Compte tenu de cet élément, nous abaissons notre recommandation d’Achat à Alléger sur les titres. Nous ne sommes pas alarmistes pour autant sur la situation financière du groupe Bolloré mais nous estimons qu’il y aura de meilleurs points d’entrée au cours des prochaines semaines pour revenir sur la signature. - En effet, les titres resteront sous pression et volatils tant que ce risque juridique ne sera pas réglé. - - - >Les faits - Au cœur de l'enquête, initiée notamment par les plaintes d'un ancien associé franco-espagnol de Bolloré, Jacques Dupuydauby, se trouvent les conseils prodigués en 2010 par Havas lors des campagnes présidentielles victorieuses d'Alpha Condé en Guinée et de Faure Gnassingbé au Togo. Tous deux avaient eu recours aux activités de conseil d'Havas, pilotées par M. Dorent.. En Guinée, SDV avait obtenu la gestion du port de Conakry quelques mois après l'élection de M. Condé. Elu en novembre 2010, le nouveau président de Guinée, Alpha Condé, avait envoyé la gendarmerie pour déloger Necotrans, le concessionnaire du port de Conakry en mars 2011. Il estimait que les investissements promis n'avaient pas été réalisés et le personnel local n'avait pas été formé. Les autorités guinéennes avaient alors attribué le marché à l'entreprise arrivée en deuxième position dans l'appel d'offres, à savoir le groupe Bolloré. A la mi-mars 2011, Necotrans avait alors porté plainte à Paris, accusant Vincent Bolloré, d'avoir financé la campagne électorale d'Alpha Condé par l'entremise de l'agence de communication Euro RSCG/Havas mais l’enquête avait été classée sans suite. Bolloré avait cependant été condamné par le tribunal de commerce de Nanterre en octobre 2013 à lui verser plus de 2 m EUR (contre 100 m EUR de dommages et intérêts réclamés par Necotrans) au titre de certains investissements effectivement réalisés par son concurrent.En juin 2017, Necotrans a finalement été placé en redressement judiciaire et racheté peu après par le groupe Bolloré.