Aperçu du marché des obligations sécurisées asiatiques
En 2014, le marché obligataire sécurisé asiatique s’est fortement développé après l’introduction de la législation sur les obligations sécurisées à Singapour, entraînant l’arrivée de nouveaux acteurs dans cette région comme DBS, UOB ou OCBC. En 2016, les émetteurs asiatiques ont fait un pas de plus en émettant la première obligation sécurisée singapourienne en euros. À ce jour, l’encours du marché obligataire sécurisé asiatique atteint 12,2 Md€ (en équivalent EUR) au sein duquel les obligations sécurisées de Singapour représentent 64% et les obligations sécurisées sud-coréennes 36% . À Singapour, trois acteurs sont actifs sur le marché des obligations sécurisées : UOB, OCBC et DBS, qui bénéficient tous d’une notation Aaa pour leurs programmes d’obligations sécurisées. Les principales devises utilisées sont l’euro suivi par le dollar américain, la livre sterling et le dollar australien, selon l’évolution des basis swap de devises . Actuellement, toutes les émissions d’obligations sécurisées à Singapour utilisent une structure de type SPV ( Special Purpose Vehicle ). Les portefeuilles de couverture comprennent principalement des prêts hypothécaires résidentiels situés à Singapour présentant un ratio LTV inférieur à 80%. Grâce à leurs notations , les trois programmes actuels de UOB, DBS et OCBC bénéficient d’une pondération risque ( RWA ) de 20% et d’une éligibilité au LCR de niveau 2A pour les banques européennes. Ces éléments, combinés à la prime offerte par rapport aux obligations sécurisées éligibles CBPP3 (environ 17 pb par rapport aux obligations sécurisées allemandes), expliquent l’appétit des investisseurs européens pour ces obligations sécurisées, qui représentent en moyenne 78% des transactions d’obligations sécurisées de Singapour. D’un point de vue économique, la croissance singapourienne a rebondi après avoir été faible en 2016 grâce au commerce extérieur, de faibles taux d’intérêt et un taux de change favorable. Cette reprise et un excédent de liquidité ont conduit à un léger redressement du secteur de l’immobilier au cours des derniers trimestres. Notre économiste table sur une poursuite de cette reprise au S2 2018. Cela dit, le rythme de la croissance sera freiné par la faiblesse des facteurs structurels, la croissance sous-jacente étant incertaine en raison d’un accroissement des tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis et des évolutions démographiques de plus en plus défavorables . À Singapour comme partout ailleurs, l’immobilier est affecté par les conditions macroéconomiques cycliques et structurelles ayant un impact sur la demande, les stocks, les autres possibilités d’investissement et la politique du gouvernement. Après des années de croissance faible, ce secteur s’est progressivement redressé grâce à des taux d’intérêt relativement bas, une reprise de la croissance et une réduction des stocks. Malgré la faiblesse de la croissance démographique, les ménages singapouriens détiennent une épargne importante, ce qui signifie que leur demande d’investissement réel constituera toujours une base minimum soutenant le secteur de l’immobilier . Corée du Sud : Deux cadres relatifs aux obligations sécurisées coexistent en Corée du Sud : i) les obligations sécurisées émises en vertu de la loi sur les obligations sécurisées entrée en vigueur en décembre 2013, et ii) celles émises par la Korea Housing Finance Corporation. Jusqu’ici, aucun emprunt en euros n’a été émis, seules des émiss ions en USD et KRW ont eu lieu. Korea Housing F inance Corporation (KHFC) et Kookmin Bank représentent les émetteurs fréquents d’obligations sécurisées.