Après la crise du coronavirus, ce qui est individuellement rationnel pour une entreprise devient collectivement dangereux

Après la crise du coronavirus, les entreprises (nous regardons le cas de la zone euro et de la France) vont être beaucoup plus endettées, car elles aur ont compensé par l’endettement une partie du recul de leur chiffre d’affaires pendant la crise. La réaction individuellement rationnelle d’entreprises endettées va être de geler les salaires, de geler les embauches et de réduire les budgets d’investissement. Mais cette réaction individuellement rationnelle des entreprises est collectivement désastreuse, puisqu’elle va entraîner la poursuite d’une activité faible après la fin de la crise sanitaire s’il y a stagnation des salaires, de l’emploi et recul de l’investissement (après la crise de 2008-2009, on avait vu dans la zone euro et en France la stagnation de l’emploi et la faiblesse de l’investissement, mais pas de gel des salaires). Il faudra donc que les Etats aident les entreprises à investir et à embaucher, avec des aides à l’investissement (baisses d’impôts, amortissement accéléré) et une mesure de soutien de l’emploi (baisse des cotisations sociales sur les nouveaux contrats de travail par exemple).