Automotive : Hard Brexit, vrai casse-tête
La perspective d’un Royaume-Uni quit tant, en mars prochain, l’Union Européenne sans aucun accord s’approche après le rejet net du plan Chequers de Theresa May par ses pairs européens ; Les groupes automobiles multiplient les messages alarmistes sur les conséquences qu’induirait la réalisation d’un tel scénario quant à le urs ventes, profits et dispositifs industriels  ; qu’ils produisent sur le sol britannique ou qu’ils se contentent d’y importer leurs modèles , tous poussent à un accord, menaçant plus ou moins implicitement de couper le urs investissements voire leurs capacités , ce qui générerait de préoccupants effets de second tour sur l’économie  ; De fait, avec 2,7 millions d’unités écoulées en 2017, le marché automobile britannique est le deuxième plus important en Europe en volume comme en valeur , et par ailleurs, les constructeurs présents sur place exportent vers l’UE environ la moitié des 1,7 million de véhicules passagers qu’ils y assemblent ; Si n os propres calculs font ressortir des impacts moindres que ceux , parfois catastrophistes, diffusés par certains groupes ou par le SMMT (Society of Motor Manufacturers & Traders) , ils valident néanmoins bel et bien la conclusion selon laquelle un hard Brexit aurait des effets majeurs pour l’industrie , voire pour l’économie britannique , malgré quelques bénéfices secondaires ; Sans surprise, l es problèmes proviendraient surtout d’une perte de compétitivité des exportations britanniques sur l’ensemble de l’UE, d’une hausse des coûts d’achats de composants et pièces, voire d’interruptions de production dues à la probable nécessité d’obtenir des certifications valables dans l’UE pour les modèles les ayant reçue s de la seule VCA (Vehicle Certification Agency) britannique ; Jaguar LR , Nissan et Toyota seraient les plus durement touchés, devant BMW, VW et PSA, du moins en absolu , car si le groupe britannique pourrait y laisser l’essentiel voire l’intégralité de ses profits, ses concurrents asiatiques et européens disposent pour leur part des moyens financiers et industriels d’affronter ce choc, le cas échéant ; La contrainte s’ajoute ainsi aux risques s’accumulant sur le secteur, entre durcissement du marché chinois, début de ralentissement en Europe occidentale, remontée des taux aux Etats-Unis , éventualités de coûts supplémentaires résultant des suspicions de fraude su r les moteurs Diesel et , enfin, efforts massifs d’investissement afin de concevoir et produire des véhicules émettant moins de polluants et de gaz à effets de serre .