Report
Patrick Artus

Ce sont les Etats qui ont le pouvoir de négociation le plus faible, et qui vont donc supporter la perte de revenu

La crise du Covid va probablement conduire, comme on l’avait vu après la crise des subprimes , à une perte permanente de revenu (de PIB) par rapport à ce qu ’ aurait été le revenu global sans la crise. Cette perte de revenu sera alors partagée entre les différents agents économiques en fonction de leurs pouvoirs de négociation relatifs. Le pouvoir de négociation des entreprises est fort : sous la pression des actionnaires, elles pourront rétablir leur profitabilité en baissant les salaires, en réduisant l’emploi, en obtenant des aides des Etats sous la menace de cessation d’activités ou de délocalisation s . Le pouvoir de négociation des salariés est fort aussi vis-à-vis des Etats : dans l es démocraties, avec la menace des populismes, les gouvernements voudront éviter le chômage, la pauvreté et les faillites. Le pouvoir de négociation des Etats vis-à-vis des entreprises et des salariés est donc faible ; ce sont donc les Etats qui vont subir la perte initiale de revenu, ce qui veut dire qu’on peut attendre un déficit public supplémentaire dans les pays de l’OCDE qui soit durablement identique à la perte de niveau de PIB due à la crise du Covid . Ce choix du partage initial de la perte de revenu a bien sûr ensuite des effets induits, sur les politiques monétaires, les prix des actifs, qui ont aussi des effets redistributifs. Mais le choix initial est clair : une perte de revenu supportée essentiellement par l’Etat.
Provider
Natixis
Natixis

Based across the world’s leading financial centers, Natixis CIB Research offers an integrated view of the markets. The team provides support to inform Natixis clients’ investment and hedging decisions across all asset classes.

 

Analysts
Patrick Artus

Other Reports from Natixis

ResearchPool Subscriptions

Get the most out of your insights

Get in touch