C’est quoi le « vrai » taux de chômage ?
Après les récessions et les crises, le taux de participation (la proportion de la population active qui se présente sur le marché du travail) recule, parce que des personnes sans emploi renoncent à trouver un emploi, parce que les jeunes ont des difficultés à rentrer sur le marché du travail, parce que certaines compétences ne sont plus adaptées. La hausse du taux de chômage après une récession sous-estime donc la dégradation du marché du travail ; nous calculons donc ce que serait la hausse du taux de chômage (après la crise des subprimes, en 2020 avec la crise de la Covid) si le taux de participation était resté sur sa tendance d’avant la récession. On voit que la hausse du taux de chômage aurait été : après la crise des subprimes, plus importante de 2,8 points aux États-Unis, 0,9 point dans la zone euro, 0 point en France ; au début de 2021, plus importante de 2,6 points aux États-Unis, 0, 7 point dans la zone euro, 1,0 point en France. Le « vrai » taux de chômage est donc aujourd’hui de 8,8 % aux États-Unis, 9,0 % dans la zone euro, 9,8 % en France. Le fait que le sous-emploi est plus important que celui qui est mesuré par le taux de chômage explique la faiblesse de l’inflation, les politiques monétaires très expansionnistes.