Comment concilier la stabilisation des économies à court terme et la mise en place des politiques nécessaires pour le moyen terme ?
Nous prenons les exemples des États-Unis, de la zone euro, de la France. Aujourd’hui, la première question qui se pose est celle de la stabilisation à court terme des économies : on souhaite réduire rapidement l’inflation (par exemple pour éviter d’avoir à indexer tous les revenus sur l’inflation, donc à créer des économies très instables), on souhaite éviter le recul du pouvoir d’achat des ménages en accroissant les transferts publics aux ménages. Mais la seconde question est celle de la compatibilité entre la stabilisation des économies à court terme et la mise en place des politiques nécessaires pour le moyen terme. Il faut, avec un horizon de moyen et long terme , investir énormément pour réussir la transition énergétique, dépenser davantage d’argent public dans l’éducation, la santé, la défense, la réindustrialisation. Il peut clairement y avoir un conflit entre les objectifs de court terme et les objectifs de long terme : une forte hausse des taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation rend difficiles à financer les investissements dans la transition énergétique, lorsqu’ils ont un rendement financier faible ; des déficits publics très élevés réduisent la capacité des États à accroître dans le futur les dépenses publiques nécessaires, efficaces. La solution la plus efficace n’est certainement pas de renoncer aux objectifs de long terme ou de reporter dans le temps les politiques nécessaires à court terme ; elle est probablement de réaliser le plus vite possible les objectifs de court terme, pour qu’une fois l’inflation réduite , donc le problème de pouvoir d’achat rendu beaucoup moins grave, on puisse s’occuper pleinement des problèmes de long terme. Cela pousse à utiliser rapidement une politique monétaire très restrictive pour faire disparaître rapidement l’inflation.