Comment interpréter la croissance plus rapide dans la période récente des coûts salariaux unitaires dans la zone euro ?
On observe depuis la fin de 2017 une accélération du coût salarial unitaire de la zone euro, qui pourrait annoncer une hausse de l’inflation sous-jacente de la zone euro, et pousser ainsi la BCE à normaliser ses taux d’intérêt après l’été 2019. Mais il faut essayer de savoir à quoi est due l’accélération du coût salarial unitaire : à une réaction des hausses de salaire nominal à la baisse du taux de chômage et aux difficultés d’embauche. Si c’est le cas, la hausse plus rapide des coûts salariaux unitaires et la hausse induite de l’inflation sous-jacente sont robustes, et pousseront la BCE à réagir ; à l’indexation partielle des salaires nominaux à l’inflation totale, dont la hausse vient de ce lle des prix de l’énergie et du prix du pétrole ? Si c’est le cas, une stabilisation du prix du pétrole ferait disparaî tre la hausse plus rapide des coûts salariaux unitaires ; à la faiblesse cy clique de la productivité en 201 8, due au ralentissement de la croissance qui lui-même vient du recul des salaires réels avec la hausse du prix du pétrole ? Si c’est le cas, l’acc élération des coûts salariaux unitaire est transitoire. L’observation des évolutions et l’analyse économétrique montrent que l’effet dominant est la hausse du prix du pétrole, les deux autres effets (tension du marché du travail, recul des gains de productivité) apparaissent mais sont de plus petite taille. On peut alors en conclure qu’une partie imp ortante de l’accélération du coû t salarial unitaire de la zone euro dispara î tra si le prix du pétrole se stabilise.