Comment interpréter la relation de Fisher ?
La relation de Fisher dit que : Taux d ’ intérêt nominal = Taux d ’ intérêt réel + Inflation anticipée À long terme, l ’ inflation anticipée est égale à l ’ inflation et on a : Taux d ’ intérêt nominal = Taux d ’ intérêt réel + Inflation O n peut alors avoir trois interprétations de cette relation . 1. L ’ interprétation habituelle : l ’ inflation à long terme est déterminée par la croissance de l ’ offre de monnaie ; le taux d ’ intérêt réel vient des caractéristiques fondamentales de l ’ économie (croissance potentielle, équilibre épargne-investissement), et le taux d ’ intérêt nominal est end ogène , somme de l ’ inflation et du taux d ’ intérêt réel. 2. L ’ interprétation néo-fish e rienne : la Banque Centrale contrôle le taux d ’ intérêt nominal ; le taux d ’ intérêt réel vient des caractéristiques fondamentales de l ’ économie et l ’ inflation est endogène, égale à l ’ écart entre taux d ’ intérêt nominal et taux d ’ intérêt réel. 3. L ’ interprétation centrée sur la politique monétaire : la Banque Centrale fixe le taux d ’ intérêt nominal en fonction de l ’ inflation et des caractéristiques structurelles de l ’ économie ; l ’ inflation résulte aussi de caractéristiques structurelles de l ’ économie ; le taux d ’ intérêt réel est endogène , égal à l ’ écart entre taux d ’ intérêt nominal et inflation. Quelle est la bonne interprétation de la relation de Fisher ? Depuis les années 1990, l ’ inflation de long terme ne varie plus avec la croissance de l ’ offre de monnaie , mais avec des caractéristiques de l ’ économie (organisation du marché du travail par exemple) ; surtout depuis la mise en place du Quantitative Easing, les Banques Centrales contrôlent les taux d ’ intérêt nominaux, qui dépendent, par la réaction des Banques Centrales, de l ’ inflation et de caractéristiques structurelles de l ’ économie (équilibre épargne-investissement, donc relation offre-demande, fonctionnement du marché du travail…) ; le taux d ’ intérêt réel serait donc simplement l ’ écart entre le taux d ’ intérêt nominal et l ’ inflation (interprétation centrée sur la politique monétaire) ; il dépendrait des caractéristiques structurelles de l ’ économie , pas directement , mais parce que les choix de politique monétaire et l ’ inflation en dépendent. Par exemple, s ’ il y a excès d ’ épargne, la Banque Centrale va fixer des taux d ’ intérêt nominaux plus bas, et cela conduira à des taux d ’ intérêt réels plus bas ; mais il dépend aussi des objectifs des Banques Centrales.