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Antoine Houssin

Comment les assureurs doivent-ils s'adapter au réchauffement climatique ?

Le s assur eurs sont directement concernés par le réchauffement climatique d û aux émissions de gaz à effet de serre. Ils subi ssen t le s effets du réchauffement d e la planète via une sinistralité élevé e en cas de catastrophes naturelles (i nondations, ouragans , .. ). Ce rte s ces dernières n’ont à ce jour pas entraîné de dégradation de notation d’assureur européen , notamment grâce à leur flexibilité tarifaire , mais la croissance de leur intensité nécessite une attention accrue . A noter qu e Solvabilité 2 ne tient pas compte aujourd’hui d e projections futures en matière de sinistralité pour calculer le ratio SCR, mais cela pourrait changer lors de la révision globale du régime en 2020 . La modélisation de s conséquences de la hausse de la température sur les assureurs est complexe. Elle nécessite un modèle mesurant, à différents horizons de temps et en fonction de différents scénarios de développement de l’activité humaine , l ’impact des émissions de CO2 sur le réchauffement climatique et l’effet de ce dernier sur les différents systèmes naturels et humains . Elle nécessite en second lieu des modèle s de prévision de dégâts et de dégâts assurés, ainsi que de pertes à leur bilan sur les placements dans les secteurs concernés . Ceci crée beaucoup d’incertitudes e t rend difficile la prise en compte du réchauffement climatique par les assureurs, non seulement en tant qu’ assureur mais aussi en tant qu ’ investisseur . Par ailleurs, les assureurs , comme tout investisseur, contribuent eux-mêmes au réchauffement climatique. La principale raison est que certaines des entreprises dans lesquel le s ils sont investis (actions, obligations , etc… ) émettent beaucoup d e gaz à effet de serre . Cette contribution , mesurée à travers l’intensité carbone, est de plus en plus surveillée par les Nations Unies, les gouvernements et les agences extra-financières . Cependant , les assureurs n’ont pour le moment pas d’obligation réglementaire au respect d’ un niveau plafond mais seulement à celui de produ ire un reporting , qui s’avère très hétérogène entre assureurs et très limité. Ils tentent toutefois de se désinvestir des secteurs les plus polluants. En conclusion, l es assureurs européens vont devoir  : davantage prendre en compte le risque lié aux aléas climatiques dans leur politique tarifaire, diminu er leur présence sur les marchés où leur intensité risque de croître tout en envisageant de croître sur des marchés insuffisamment couvert s et néanmoins assurables, réduire leurs placements dans les secteurs les plus menacés par le réchauffement climatique et les secteurs les plus polluants, veiller au respect d’une réglementation de plus en plus rigoureuse , vis er des notations élevées auprès des Nations Unies et des agences extra-financières, et enfin adapter leur offre de produits d’investissement à une clientèle de plus en plus sensible aux questions que pose le réchauffement climatique . Ceci nécessite selon nous de la part des assureurs une estimation plus précise des risque s de sinistralité à travers des modèles de prévisions plus performants , une adaptation à une réglementaire de plus en plus rigoureuse et une meilleure gestion de leurs placements .
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Natixis
Natixis

Based across the world’s leading financial centers, Natixis CIB Research offers an integrated view of the markets. The team provides support to inform Natixis clients’ investment and hedging decisions across all asset classes.

 

Analysts
Antoine Houssin

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