Comment maintenir durablement des taux d’intérêt à long terme très inférieurs à la croissance de long terme ?
C’est parce qu’aujourd’hui, dans les pays de l’OCDE, les taux d’intérêt à long terme sont très inférieurs à la croissance potentielle nominale que les taux d’endettement, du secteur public et du secteur privé, ne posent pas de problème, que les déficits publics peuvent être élevés, que les prix des actifs financiers et immobiliers augmentent. Sortir de ce régime pourrait donc déclencher une crise financière grave (crise s des dettes, nécessité de réduire rapidement les déficits publics, recul des prix des actifs). Mais comment maintenir durablement des taux d’intérêt à long terme inférieurs à la croissance de long terme ? Techniquement, il suffit que les Banques Centrales, qui n’ont pas d’exigence de rendement sur leur actif, continuent d’acheter des obligations autant qu’il est nécessaire (c’est le « yield curve control ») ; mais d’un point de vue d’économie politique , est-ce possible ? Les ménages détiennent, directement et indirectement, une quantité très importante d’obligations. Vont-ils accepter durablement la perte de revenu due aux taux d’intérêt très bas ? Ou bien peut-il y avoir un jour une « fuite devant les obligations » que même les Banques Centrales ne pourraient pas absorber ?