Comment réconcilier les positions opposées sur la politique budgétaire ?

Nous allons prendre l’exemple de la France, mais le débat s’applique à tous les pays. On entend simultanément défendre deux idées : la première est qu’il va bientôt falloir sortir des politiques de déficit public illimité et revenir à une gestion plus traditionnelle des finances publiques ; la seconde est au contraire que le Plan de Relance est insuffisant et qu’il faut profiter des taux d’intérêt extrêmement bas pour financer par l’endettement beaucoup plus de dépenses publiques utiles. Comment réconcilier ces deux vues ? le déficit budgétaire cyclique peut être aussi élevé que ce qui est nécessaire : tant qu’il y a sous-emploi dans la zone euro, la BCE maintiendra sa politique de monétisation des déficits publics ; il faut donc regarder si la réaction budgétaire au sous-emploi, à la récession a été suffisante ; en France, elle paraît insuffisante du côté des entreprises ; le déficit budgétaire structurel persistera lorsque la BCE arrêtera ses achats de dette publique ; la contrainte qui apparaît est que la rentabilité des dépenses publiques réalisées qui aboutissent au déficit structurel soit supérieure à ce que seront les taux d’intérêt à long terme après l’arrêt des achats de la BCE.