Comment se finit l’énorme expansion monétaire : deux scénarios
Les nouvelles stratégies des Banques Centrales des pays de l’OCDE conduisent à une croissance extrêmement rapide, et probablement durable, de l’offre de monnaie. Comment l’analyser : on n e voit plus de lien entre la création monétaire et le revenu (le PIB en valeur), don c pour l’instant il n’y a plus de lien entre la croissance de l’offre de monnaie et l’inflation ; on se situe aujourd’hui dans une logique de monnaie de placement, et non de transaction : la monnaie doit représenter une part stable de la richesse, et il apparaît donc un lien entre création monétaire et valeur de la richesse, donc entre la croissance de l’offre de monnaie et celle des prix des actifs financiers et immobiliers ; le problème est alors que l’offre de monnaie et la richesse évoluent parallèlement et plus vite que le revenu : à long terme, la richesse va être de plus en plus importante par rapport au revenu, ce qui conduit à deux scénarios possibles si l’expansion monétaire n’est pas interrompue ; dans le premier scénario, la hausse continuelle de la richesse finit par conduire à une hausse de la demande de biens et services, et il finit p ar y avoir inflation (des prix de s biens et services) qui stabilise le ratio entre richesse et revenu (PIB en valeur), par ce mécanisme indirect : l’effet de la richesse sur la demande de biens et services ; dans le second scénario, la richesse n’est pas dépensée, et continue à s’accroître, mais elle devient fictive : les prix des actifs sont si élevés par rapport au revenu qu’il n’y a plus d’acheteur possible pour ces actifs. Si leurs détenteurs essaient de les vendre, leur prix va s’effondrer (c’est le scénario observé au Japon en 1990). Dans les deux cas, la fin de cette expérimentation monétaire est tragique : retour de l’inflation (même de l’hyperinflation) ou effondrement des prix des actifs.