Comment éviter les conclusions du néo-fisherisme ?
Le néo- fisherisme met en avant le fait que, à long terme, une baisse permanente du taux d’intérêt nominal conduit, si le taux d’intérêt réel ne répond pas à la politique monétaire à long terme parce qu’il est lié aux caractéristiques structurelles réelles de l’économie, à une baisse du taux d’inflation. Pour redresser l’inflation à long terme, il faudrait donc augmenter et non baisser les taux d’intérêt nominaux. Si on veut échapper à cette conclusion dérangeante, il n’y a que deux possibilités : que la baisse des taux d’intérêt nominaux conduise à long terme à une hausse de l’intensité capitalistique, qui entraîne une baisse de la productivité marginale du capital, donc à une baisse durable du taux d’intérêt réel et non à une baisse durable de l’inflation ; que la baisse des taux d’intérêt nominaux conduise à une allocation de l’épargne et du crédit vers une forme peu efficace d’investissements et de capital, en particulier en logements et en construction. Le développement de formes peu efficaces de capital conduit à la baisse de la productivité marginale du capital et à la bai sse des taux d’intérêt réels, et évite donc la baisse de l’inflation s’il y a baisse des taux d’intérêt nominaux. L’observation des évolutions pour les pays de l’OCDE montre que ces deux mécanismes sont présents, ce qui permet peut-être d’échapper au néo- fisherisme .