Comment évolue l’équilibre économique si l’allongement de l’espérance de vie n’entraîne pas de modification des règles du système de retraite ?
Les pays européens ont réagi de manière différente à l’allongement de l’espérance de vie : les uns ont nettement repouss é l’âge de départ à la retraite (Suède, Pays-Bas, Allemagne, Royaume-Uni, à un moindre degré Italie et Espagne), pas les autres. Nous nous demandons donc comment évolue en théorie l’équilibre économique si l’allongement de l’espérance de vie n’entraîne pas de modification des règles du système de retraite par rapport à une situation où l’allongement de l’espérance de vie conduit à un report de l’âge de la retraite. Si l’âge de la retraite n’est pas modifié, que l’équilibre du système de retraite soit assuré par la hausse des cotisations des actifs ou par la baisse de la générosité des retraites, il y a baisse de la consommation des actifs et hausse de la consommation cumulée des retrait é s sur leur période de retraite (mais baisse de leur consommation par unité de temps). Si le taux de cotisation est stable, il y a transfert de revenu des jeunes vers les vieux par la hausse de l’épargne des jeunes ; si le taux de remplacement des retraites est stable, le transfert de revenu se fait par le système de retraite avec la hausse du taux de cotisation des jeunes . Si l’âge de la retraite suit l’espérance de vie, il y a hausse de la consommation des jeunes et des vieux, grâce au supplément d’épargne cumulée des jeunes qui travaillent et épargnent pendant une période plus longue de temps. On voit donc que ne pas modifier l’âge de la retraite quand l’espérance de vie augmente conduit toujours à un transfert de bien-être des jeunes vers les vieux, même si le taux de remplacement des retraites est réduit. Augmenter l’âge de la retraite permet d’augmenter le bien-être lié à la consommation des jeunes et des vieux : bien sûr, les jeunes travaill e nt alors plus longtemps.