Comportements de précaution liés à l’anticipation que les crises vont se répéter : qui absorbe l’excès d’épargne ? Que nous apprend l’exemple du Japon ?
On peut imaginer que les agents économiques vont vouloir se prémunir contre la répétition des crises sanitaires, après la crise du Covid. Ceci implique qu’ils vont épargner davantage, investir moins, accumuler des réserves de cash et d’actifs sans risque. Il y aurait donc un excès structurel d’épargne du secteur privé dans les pays de l’OCDE. La question se pose alors de savoir qui va absorber cet excès d’épargne : il pourrait faire apparaître un excédent extérieur, mais c’est impossible à l’équilibre si tous les pays présentent un excès d’épargne ; il faut alors que l’excès d’épargne soit absorb é par l’Etat, qui doit mettre en place un déficit public permanent et accepter une hausse permanente de l’endettement public ; les déficits publics se financent sans difficulté puisqu’il y a excès d’épargne du secteur privé et recherche de placements sans risque. Le Japon permet d’illustrer ces évolutions, à partir d’un excès d’épargne du secteur privé lié non à l’anticipation de la répétition de crises sanitaires mais à l’anticipation de la répétition de crises financières.