Comportements individuels des entreprises et bien-être collectif
La crise du coronavirus illustre à nouveau la différence entre la rationalité individuelle des entreprises et l’intérêt collectif. Confrontées à un taux d’endettement plus élevé après la crise, les entreprises vont geler leurs salaires, leurs embauches, réduire leurs investissements. Pour chaque entreprise, ce comportement est rationnel, car il la protège du risque de faillite ; mais le résultat, si toutes les entreprises le fon t , est catastrophique collectivement : hausse du chômage, absence de croissance. Le défaut de coordination entre les entreprises a donc des conséquences graves. Cette différence ent r e les choix individuels des entreprises et le bien-être collectif est d’ailleurs générale, vraie même en dehors des crises. Les entreprises ne voient pas les externalités positives associées à la lutte contre le réchauffement climatique, la hausse des salaires, de l’investissement, de l’effort de recherche, les créations d’emplois. Leurs choix individuels ne tenant pas compte de ces externalités positives (de l’effet collectif positif d’une réduction des émissions de CO 2 , d’une hausse des salaires, de l’investissement, de la R&D, de l’emploi), les Etats doivent intervenir p a r des politiques incitatives (fiscales, règlementaires…) pour que les entreprises prennent en compte ces externalités (les internalisent).