Comprend-on encore ce qui détermine l’inflation ?
Nous disposions auparavant d’une théorie assez simple de l’inflation. Cette théorie a les caractéristiques suivantes : à court terme, il y a courbe de Phillips, et l’inflation résulte de la baisse du taux de chômage ; à long terme, l’inflation est déterminée par la croissance de l’offre de monnaie, par la politique monétaire. Mais on observe aujourd’hui mondialement ou dans les pays de l’OCDE la disparition de la corrélation à court terme entre inflation et taux de chômage, la disparition de la corrélation à long terme entre inflation et croissance de l’offre de monnaie. Quel est alors le mécanisme qui détermine l’inflation ? Les pistes ne sont pas très nombreuses : la piste néo- fishérienne  : l’inflation est déterminée par les taux d’intérêt nominaux choisis par les Banques Centrales ; la piste des anticipations auto - réalisatrices : l’inflation anticipée détermine la hausse des salaires et des coûts salariaux unitaires, d’où l’inflation identique à l’équilibre à l’inflation anticipée. Plusieurs niveaux d’inflation sont alors possibles, par exemple si l’indexation des salaires aux prix est meilleure au-dessus d’un certain niveau d’inflation. L’inflation serait alors une « convention » fluctuante dans le temps.