Comprend-on pourquoi le capitalisme néo-libéral ne génère plus de croissance ?
Il est impressionnant d’observer la perte de croissance potentielle depuis la mise en place du capitalisme néo-libéral dans les années 1980-1990. Comprend-on pourquoi le capitalisme néo-libéral est associé au recul de la croissance de long terme ? Diverses explications apparaissent : indépendamment du fonctionnement du capitalisme, il y a moins de progrès technique, moins d’innovations pertinentes ; le capitalisme néo-libéral a laissé apparaître des caractéristiques pas du tout libérales : la concentration des entreprises, le soutien aux entreprises zombies ; ces caractéristiques sont défavorables à la croissance ; la faiblesse de la demande des ménages due à la déformation du partage des revenus au détriment des salariés a conduit à l’endettement, d’abord privé puis public, et l’endettement a réduit ensuite la capacité à dépenser et la croissance ; la dette, et les politiques monétaires expansionnistes dues au niveau élevé d’endettement ont conduit à des crises financières répétées, chaque crise détruisant de la croissance potentielle (en détruisant du capital productif, du capital humain) ; les Banques Centrales et les Etats, en intervenant massivement pour réagir aux crises et éviter l’insolvabilité des emprunteurs, ont fait sortir le capitalisme néo-libéral de l’économie de marché : les prix des actifs financiers sont administrés, les Etats interviennent de plus en plus dans le s choix des entreprises, des investissements à réaliser. Il en résulte une allocation inefficace de l’épargne et une perte de croissance potentielle ; la hausse de l’endettement public a fini par conduire à la hausse de la pression fiscale, alors que le capitalisme néo-libéral était initialement associé à la réduction du rôle de l’Etat et de la pression fiscale.