Comprendre la grande différence entre la situation post-coronavirus et la situation post-subprimes pour la politique économique la zone euro
On s’inquiète souvent de l’évolution de la politique budgétaire qui sera nécessaire dans la zone euro après la crise du coronavirus : faudra-t-il corriger la hausse de l’endettement public par une politique budgétaire restrictive, par des hausses d’impôts ? On se rappelle en effet qu’après la crise des subprimes de 2008-2009 il y avait eu dans la zone euro une réduction rapide des déficits publics obtenue par une hausse de la pression fiscale, et que ce choix avait contribué à la rechute de la zone euro en récession. Mais il existe une très grande différence entre la situation observée aujourd’hui et la situation de la période qui a suivi la crise des subprimes. En 2020, la BCE a immédiatement réagi à la hausse des déficits publics des pays de la zone euro en passant à un programme massif d’achat de dettes publiques, et on sait que des dettes publiques irréversiblement achetées par la Banque Centrale sont de fait annulées. Après la crise des subprimes, il a fallu attendre 2015 pour que la BCE commence le Quantitative Easing et monétise des dettes publiques, et la hausse de l’endettement public était donc un véritable problème. Aujourd’hui, avec la réaction de la BCE, il n’y aura besoin ni d’une politique budgétaire restrictive ni de hausses d’impôts.