Compte tenu du nouvel environnement, quels sont les choix de politique économique que les gouvernements et les Banques Centrales vont devoir faire ?
Partons de l’hypothèse vraisemblable que le nouvel environnement économique sera une situation durable de tensions inflationnistes et de raretés (travail, énergie, matières premières…). À quels choix de politique économique les gouvernements et les Banques Centrales des pays de l’OCDE seront-ils alors confrontés ? Faut-il modifier l’objectif d’inflation pour tenir compte d’une inflation en moyenne plus élevée, ou bien les coûts de cette modification (perte de crédibilité, instabilité financière…) sont-ils trop élevés ? Si les taux d’intérêt réels sont plus élevés, avec la réaction des Banques Centrales et des marchés financiers à l’inflation, comment assurer la soutenabilité des dettes publiques alors que, de plus, les besoins de dépenses publiques (transition énergétique, industrie, défense, éducation, santé…) sont très élevés ? Peut-on moderniser les services publics ? Faut-il accroître la pression fiscale, par exemple en taxant les rentes injustifiées ? Ces questions ne se posent pas, bien sûr, si les Banques Centrales acceptent sans réagir une inflation plus forte ; comment doit être partagée la charge du prix plus élevé des matières premières, s’il doit être permanent, entre les ménages, les États, les entreprises ? À terme, le soutien de l’ É tat doit disparaître, parce que l’ É tat doit assurer la soutenabilité de sa dette. Il reste alors le choix de la répartition entre salariés et entreprises ; la hausse des prix de l’énergie, de l’alimentation… accroît les inégalités de revenu entre ménages. Quelle est alors la meilleure manière pour corriger ces inégalités nouvelles : blocage de certains prix ? Transferts publics aux ménages modestes (financ és comment) ? Hausse des bas salaires ?