Consommation des ménages en France : entre tendances structurelles et chocs conjoncturels
Depuis les années 1980, la consommation des ménages français a subi de profondes transformations. Plutôt tirée par la consommation de biens avant les années 2000, elle est depuis davantage portée par la consommation de services. En cause : la hausse du niveau de vie, les transformations numériques et digitales qui ont bouleversé les économies au niveau mondial mais également « l’explosion » du parc immobilier français. Ces évolutions ont inévitablement impacté la structure du panier de consommation français. Le poids des dépenses de consommation en énergie et en biens alimentaires ainsi qu’en services d’hébergement et restauration a ainsi diminué. A l’inverse, la part des dépenses en services d’information et de communication ainsi qu’en biens durables et d’équipement a fortement augmenté. La pandémie ainsi que la crise énergétique liée au déclenchement de la guerre en Ukraine ont eu un impact sans précédent sur la consommation des ménages français tout en confirmant les tendances structurelles à l’œuvre sur les dernières décennies. Symptomatique des dernières crises, la consommation en biens alimentaires s’est contractée de façon inédite ces dernières années, le choc de prix impliquant un ajustement à la baisse des volumes. Même constat pour les dépenses d’énergie (logement et carburants), avec des baisses de volume significatives sur les deux dernières années. En 2023, les dépenses alimentaires seraient inférieures de près de 6% en volume à leur niveau de 2019 et les dépenses en énergie de près de 5,5%.