Contrairement à une idée reçue, la politique monétaire est aussi efficace contre l’inflation qui vient d’un choc positif de demande que contre l’inflation qui vient d’un choc négatif d’offre
On entend trop souvent dire qu’une politique monétaire restrictive : serait efficace contre l’inflation qui vient d’un choc positif de demande (progression rapide du crédit, déficits publics…) ; et serait inefficace contre l’inflation qui vient d’un choc négatif d’offre (hausse des prix des matières premières, hausse des marges bénéficiaires des entreprises…). En réalité, il n’y a aucune différence entre les deux types d’inflations en ce qui concerne l’efficacité de la politique monétaire restrictive : réduire la demande de biens et services fait disparaître l’inflation d’où qu’elle vienne. La différence concerne l’acceptabilité de la politique monétaire restrictive, non son efficacité. Dans le cas d’inflation due à un choc de demande positif, la correction du choc fera disparaître le supplément de demande, mais ne déprimera pas l’économie par rapport à la normale. Dans le cas d’inflation due à un choc d’offre négatif, la correction du choc déprimera encore plus l’économie qui est déjà déprimée par le choc d’offre défavorable.