Crise de l’euro 2.0 ? Pas si vite
Dix ans après que le président de la BCE, Mario Draghi, ait apaisé les craintes d’un éclatement de la zone euro avec son discours « quoi qu’il en coûte », la zone euro est confrontée à une nouvelle crise potentielle. Alors que la BCE s’engage sur la voie de la normalisation progressive, les lignes de fracture sous-jacentes à l’union monétaire redeviennent visibles, ravivant les mauvais souvenirs de l’été 2012. Si la situation actuelle présente quelques similitudes avec la crise de 2012 – notamment un niveau d’endettement encore plus élevé dans certains pays périphériques – il existe d’importantes différences qui rendent peu probable une répétition de 2012. En premier lieu, la BCE a clairement fait part de son intention de maintenir les spreads périphériques dans une certaine fourchette à l’aide d’un instrument « anti-fragmentation » qui sera prochainement annoncé. Bien que certains obstacles juridiques restent à surmonter, nous pensons qu’ils le seront et que la BCE interviendra sur les marchés obligataires périphériques si elle le juge nécessaire. Malgré la capacité de la BCE à contenir les spreads, sa lutte contre la fragmentation soulève des questions difficiles concernant la gestion économique de l’union monétaire à long terme . La question de savoir si l’instrument anti-fragmentation de la BCE ne reviendra finalement qu’à reculer pour mieux sauter ou s’il sera un pont vers un nouvel équilibre stable dépendra essentiellement des perspectives de croissance à moyen terme des pays périphériques, en particulier de l’Italie.