Croire à la neutralité ricardienne, est-ce là l’erreur commise dans la zone euro ?
On critique souvent la politique budgétaire menée dans la zone euro, avec la forte réduction du déficit public mise en place à partir de 2011, alors que le taux de chômage était en hausse et élevé et que la crise de la zone euro faisait reculer l’activité. Certains économistes continuent à défendre la thèse de la neutralité ricardienne : on peut réduire le déficit public sans réduire l’activité si on réduit les dépenses publiques (car alors la pression fiscale future anticipée est réduite) pas si on accroît les impôts. Dans la zone euro, la réduction du déficit public de 2010 à 2018 s’est faite par : la hausse des impôts des ménag es ; la baisse des investissements publics, des dépenses d’éducation et de R&D. Ce n’est donc pas une application de la neutralité ricardienne qui aurait conduit à la baisse des dépenses publiques courantes. L a compréhension de ce mécanisme va conduire à maintenir durablement des déficits publics importants après la crise du Covid. 1. Voir par exemple A. ALESINA, O. BARBIERO, C. FAVERO, F. GIAVAZZI, M. PARADISI, “The Effects of Fiscal Consolidation: Theory and Evidenceâ€, NBER Working Paper n ° 23385, novembre 2017