Dans la zone euro, il faut se demander quel est le risque le plus grave
Les choix de politique économique faits aujourd’hui dans la zone euro peuvent simplement partir de l’analyse du risque qui est le plus grave parmi ceux qui se présentent : le risque d’une hausse considérable du chômage et des faillites d’entreprises l’emporte certainement sur celui de la hausse de l’endettement public, d’où le choix fait de mettre les déficits publics au niveau nécessaire ; le risque d’une crise de la dette publique dans les pays périphériques, de l’explosion de l’euro, l’emporte certainement sur celui de l’excès de liquidité et de bulles sur les prix des actifs, d’où le choix fait par la BCE de monétiser complètement les déficits publics ; le risque d’un retour en récession en 2021, et celui de l’incapacité à financer les politiques nouvelles qui sont nécessaires (santé, formation, relocalisations…) l’emportent certainement sur celui de la poursuite de la hausse de l’endettement public, d’où le choix qui sera certainement fait de maintenir une politique budgétaire expansionniste, et en conséquence de maintenir la monétisation des dettes publiques par la BCE. Il est donc probable que le policy -mix actuel (déficits publics très élevés monétisés par la BCE) sera durablement maintenu, quels que soient les risques (excès de liquidité, bulles) et les résistances politiques dans certains pays.