Dans quelle mesure la faiblesse des gains de productivité dans la zone euro par rapport aux États-Unis est-elle corrigée par la hausse du taux d’emploi ?
La productivité du travail a crû nettement plus rapidement aux États-Unis que dans la zone euro depuis 2016 ; la progression de la productivité entre le début de 201 6 et la fin de 2023 est de 14,5 % aux États-Unis et 1 % dans la zone euro. La faiblesse de la progression de la productivité dans la zone euro peut être compensée par une hausse rapide du taux d’emploi, les entreprises étant obligées de substituer du travail à la productivité. Mais si la hausse du taux d’emploi concerne surtout les salariés peu qualifiés, elle entraîne aussi un recul des gains de productivité. Au total, depuis le début de 2016, la productivité du travail a augmenté de 13,5 points de moins dans la zone euro qu’aux États-Unis ; le taux d’emploi a augmenté de 1,6 point de plus dans la zone euro qu’aux États-Unis, c’est-à-dire que la hausse plus forte du taux d’emploi dans la zone euro qu’aux États-Unis n’a corrigé qu’une très faible partie de la hausse plus faible de la productivité dans la zone euro qu’aux États-Unis.