Dans une Union Economique et Monétaire, les pays les plus prospères sont finalement condamnés à la solidarité
On sait depuis longtemps que, dans une Union Economique et Monétaire, la tendance normale est l’augmentation de l’hétérogénéité des pays membres. Ceci résulte de ce que la disparition du risque de change permet l’exp l o i tation complète des avantages comparatifs des pays, donc conduit à une divergence de leurs spécialisations productives, et, en conséquence, de leur niveau de revenu. Si les pays les plus prospères, au niveau de revenu relatif le plus élevé, rejettent la solidarité avec les pays au niveau de revenu relatif le plus bas, ceux-ci finiront par quitter l’Union Economique et Monétaire pour retrouver des marges de manœuvre de politique économique (dévaluation du change, monétisation des déficits publics, d é réglementation…) et sous la pression d’une opinion de plus en plus défavorable à l’Europe. Pour l’éviter, les pays les plus prospères sont oblig és d’accepter des politiques de transfert qui réduisent l’hétérogénéité de l’Union Economique et Monétaire. Ils le font pour une raison totalement égoïste, qui est de protéger leur économie contre les effets de l’explosion de l’euro. C’est sans doute à cette évolution qu’on assiste aujourd’hui, pour la zone euro, en Allemagne (voir les dernières déclarations d’A. Merkel) et probablement dans les pays d’Europe du Nord (voir l’accord du 21 juillet sur le plan de relance européen) .