Dette publique et inflation anticipée
On peut normalement s’attendre à ce que les pays qui ont une dette publique très élevée aient de ce fait une inflation anticipée plus forte. Or, une inflation anticipée plus forte, si elle ne conduit pas à des taux d’intérêt à long terme plus élevés dans la même proportion, implique une baisse des taux d’intérêt réels à long terme et une baisse du taux d’endettement public. Nous comparons l’évolution des taux d’endettement public et de l’inflation anticipée , mesurée par les swaps d’inflation à 10 ans, aux États-Unis, au Royaume-Uni, dans la zone euro et au Japon. Nous voyons que seulement au Royaume-Uni on observe une hausse de l’inflation anticipée à long terme, pas dans les trois autres pays (régions). Cette absence de lien significatif entre le taux d’endettement public et l’inflation anticipée aux États-Unis, dans la zone euro, au Japon provient probablement de ce que les banques centrales, qui ont été crédibles jusqu’à une période récente, ont bénéficié de la stabilité de l’inflation anticipée à moyen et long terme, quels que soient les niveaux des taux d’endettement public. Cet équilibre change brutalement à partir de 2022, avec à la fois une hausse forte de l’inflation anticipée à long terme et des taux d’intérêt réels à long terme.