Deux équations pour comprendre la question monétaire
Nous illustrons notre analyse par la situation de la zone euro et celle de l’ensemble de l’OCDE. Nous partons de deux équations simples : l’équilibre monétaire (l’offre de monnaie est égale à la demande de monnaie, qui varie avec le taux d’intérêt nominal et avec le PIB en valeur) ; la relation de Fisher (le taux d’intérêt nominal est égal au taux d’intérêt réel plus l’inflation). Ceci permet d’abord de comprendre l’équilibre présent à court terme : la politique monétaire expansionniste (hausse de l’offre de monnaie) a fait baisser le taux d’intérêt nominal (pour accroître la demande de monnaie), et, avec la rigidité de l’inflation, la baisse du taux d’intérêt nominal fait baisser le taux d’intérêt réel, ce qui soutient l’activité. Ceci permet ensuite de s’interroger sur l’équilibre à long terme. Le taux d’intérêt réel revient à long terme à un niveau qui ne dépend pas de la politique monétaire (mais des caractéristiques structurelles de l’économie). Dans la version normale du modèle, à long terme, la croissance de l’offre de monnaie détermine l’inflation et l’inflation détermine le taux d’intérêt nominal. Mais il existe une version alternative du modèle, celle du « néo-fishérisme » : à long terme, la Banque Centrale choisit le taux d’intérêt nominal, ceci détermine l’inflation, et l’inflation détermine la croissance de l’offre de monnaie. On observe dans les pays de l’OCDE que l’inflation ne réagit pas, même à long terme, à la croissance de l’offre de monnaie. Ceci pousse évidemment à réfléchir à la possibilité que le modèle néo-fishérien soit le bon.