D’un point de vue normatif, qui doit porter le coût des chocs sur les prix des matières premières ?
Dans les années 1980, les chocs sur les prix des matières premières étaient partagés entre les entreprises et les États, tandis que les salar ié s étaient bien protégés par la forte indexation des salaires aux prix. Aujourd ’ hui, les entreprises sont bien protégées, le coût des chocs sur les prix des matières premières e s t partag é entre les salariés et les États. Quelle serait l’organisation optimale ? L ’État peut lisser dans le temps dans un pays le s prix des matières premières , mais il ne peut pas les maintenir perpétuellement en dessous de leur prix international de marché ; le choix entre les ménages et les entreprises est lié à la préférence pour le présent ; si elle est forte, on préfèrera défendre la consommation et sacrifier l’investissement, c’est-à-dire la croissance de long terme ; si elle est faible, il vaut mieux défendre l’investissement. La demande insistante en ce moment de réindexation des salaires sur les prix correspond bien au retour à une préférence forte pour le présent.