Report
Cyril Regnat

Elle court, elle court, l’inflation…

Comme souligné par le FMI dans son World Economic Outlook , le contexte inflationniste, à l’échelle mondiale, a rarement été aussi incertain, d’où cet appel à un surcroît de vigilance du côté des banques centrales par l’Institution . Au regard de la vague de hausses de taux observée en Amérique du Sud ou en Europe de l’Est, il faut croire que certaines centrales banques n’ont pas attendu le message du FMI avant d’agir , la dernière hausse en date étant celle du Chili qui a augmenté son taux O/N de 125pb (à 2,75%) ce mercredi. Et il faut aussi concéder le fait que la Banque centrale sud-américaine ne sera pas la dernière à resserrer ses conditions monétaires d’ici la fin d’année voire en 2022 au regard des 4,9% d’inflation anticipés l’année prochaine dans le monde émergent (prévision FMI). Plus proche de nous, les marchés seront particulièrement attentifs aux prochaines décisions de la Banque d’Angleterre . Si la Réserve Fédérale prendra les devants en annonçant les détails de son tapering le 3 novembre, il est très peu probable qu’elle évoque la question d’une hausse des taux Fed Funds . Ce ne sera pas le cas de la BoE. Différence majeure avec les Etats-Unis , les anticipations d’inflation ont augmenté significativement , comme l’illustre le 5Y5Y inflation £ qui traite à près de 3,90% soit un plus haut depuis fin 2009 . Si les 90pb de hausse des taux pricés dans la courbe £ paraissent excessifs au premier regard, il est donc probable que la Banque d’Angleterre augmente ses taux directeurs, quitte à ce que ce resserrement vienne réduire un peu plus le potentiel de croissance en 2022. Avec un niveau d’inflation qui chutera l’année prochaine dans les pays développés (de 2,8% à 2,3% en moyenne en 2022 selon le FMI) , la Banque d’Angleterre pourrait être un cas particulier avec des hausses de taux qui rappelleront peut-être, pour certains, les ajustements effectués par la BCE en 2008 ou 2011 (de mauvaises décisions, prisent au mauvais moment). Pour autant, peut-on totalement exclure un scénario différent aux Etats-Unis voire en zone Euro ? Non , d’autant plus que les pics d’inflation sont potentiellement devant nous dans de nombreux pays , avec qui plus est des risques d’apparition d’effets de second tour liés à la hausse des prix énergétiques / alimentaires ou à la persistance de difficultés d’approvisionnement dans de nombreux secteurs. L’inflation, elle court, elle court… Espérons qu’il ne s’agit pas d’un marathon .
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Natixis
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