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Patrick Artus

En réalité, la BCE voudrait que tout le poids du choc inflationniste soit porté par les salariés

La BCE prévoit que l’inflation dans la zone euro sera redescendue à 2,1 % en 2024, ce qui lui permet de ne pas passer aujourd’hui à une politique monétaire réellement restrictive. Mais il faut voir que la BCE anticipe une croissance des salaires de 4,2 % en 2022 et 4,3 % en 2023, c’est à dire identique à celle de 2021 (et de plus des gains de productivité élevés). On comprend alors son scénario : le poids du choc inflationniste (hausse des prix de l’énergie, des matières premières, du transport…) est entièrement supporté par les salariés, sur les années 2022 et 2023. De ce fait, les entreprises n’ont pas besoin d’augmenter plus rapidement leurs prix. La crainte qu’on peut avoir est alors que la BCE fasse une confusion entre le normatif (ce qu’elle voudrait pour éviter l’inflation : que les salariés n’obtiennent aucune compensation des hausses de prix, aucune indexation des salaires aux prix) et le positif (ce qui va probablement se produire : des hausses de salaire dans la zone euro nettement plus fortes en 2023 qu’en 2022).
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