Envisager les politiques redistributives ex ante et non seulement ex post
Le plus souvent, les économistes proposent de la redistribution ex post, c’est-à-dire des politiques redistributives (impôts divers – revenu du capital, héritages – transferts sociaux) qui corrigent ex post les inégalités primaires de revenu et de patrimoine, une fois qu’elles sont présentes. Mais il faudrait avoir le réflexe de mener des politiques re distributives ex ante, c’est-à-dire d’empêcher les inégalités primaires d’apparaître : en ce qui concerne les inégalités de revenu, il s’agit en particulier de redresser le taux d’emploi, un taux d’emploi faible étant associé à des inégalités de revenu primaires (avant redistribution) fort es ; en ce qui concerne les inégalités de patrimoine, il s’agit de politiques strictes de la concurrence, afin de faire disparaître les rentes dues aux positions dominantes ; de politiques monétaires moins expansionnistes, afin d’éviter les hausses excessives des prix des actifs (actions, valeur des entreprises, immobilier). Il vaut mieux corriger les problèmes structurels qui font apparaître les inégalités et dégradent aussi l’efficacité de l’économie que de laisser les inégalités s’accroître puis de les corriger en partie par l’impôt.