Est-on certain que les effets redistributifs des taux d’intérêt inférieurs aux taux de croissance sont favorables ?
On présente souvent la situation o ù les taux d’intérêt sont inférieurs aux taux de croissance sous un jour favorable : cette situation rendrait l’économie plus dynamique en favorisant les emprunteurs (entreprises, É tats, ménages qui achètent des logements) par rapport aux prêteurs (normalement ménages plus riches et plus âgés). Mais est-on sûr que les effets redistributifs de taux d’intérêt inférieurs au taux de croissance soient aussi favorables ? Certes, il y a transfert de revenu globalement des prêteurs vers les emprunteurs ; mais il y a appauvrissement des ménages modestes (qui épargnent en obligations) et enrichissement des ménages aisés (qui épargnent en actions, en entreprises, et en immobilier) ; il n’est pas certain que les ménages qui s’endettent pour acheter un logement soient favorisés si la hausse des prix de l’immobilier compense la baisse des taux d’intérêt ; et on ne voit pas que la baisse des taux d’intérêt a conduit à un supplément d’investissement des entreprises, peut - être avec l’inertie de la rentabilité exigée du capital.