Est-on prémuni contre les crises financières si l’endettement immobilier des ménages reste faible ?
Les crises financières les plus graves dans les pays de l’OCDE (au Japon à la fin des années 1980, aux Etats-Unis et en Europe en 2008-2009) sont liées à l’explosion d’une bulle immobilière et à l’excès d’endettement des ménages. La gravité de la crise vient en particulier de ce que l’excès d’endettement des ménages conduit à une crise bancaire. Quand on regarde les grands p ays de l’OCDE aujourd’hui, on voit que le taux d’endettement des ménages a baissé depuis la crise de 2008 partout sauf en Australie, en Suède, au Canada, en Belgique, en France, en Suisse, en Finlande ; que les prix de l’immobilier résidentiel, rapportés au salaire nominal par tête, sont plus bas aujourd’hui qu’en 2008 partout sauf en Suède, au Canada, en Australie, au Japon, en Belgique, en Allemagne, en Suisse, en Autriche, au Portugal. On peut donc probablement exclure aujourd’hui l’hypothèse d’une crise financière grave et généralisée dans les pays de l’OCDE partant des prix de l’immobilier et de l’endettement des ménages. Ceci n’exclut pas qu’il puisse y avoir une telle crise, en cas de remontée des taux d’intérêt, dans certains pays (Suède, Canada, Australie, Belgique), et qu’une crise financière puisse avoir une autre cause, par exemple l’endettement public.