Etats-Unis : faut-il s’attendre à une dynamique du taux de change semblable à celle de la période 2002-2008 ?
De 2002 à 2008, le déficit extérieur croissant des Etats-Unis a conduit à une très forte dépréciation du dollar (vis-à -vis de l’euro, vis-à -vis des devises des pays émergents et de la Chine), malgré des taux d’intérêt plus élevés aux Etats-Unis que dans la zone euro à partir de 2004. Quand on regarde sur cette période les flux de capitaux qui sont rentrés ou sortis des Etats-Unis, on voit qu’il y avait beaucoup d’achats d’obligations américaines par les non-résidents, mais aussi de fortes sorties de capitaux à court terme depuis les Etats-Unis, d’où la dépréciation du dollar. Aujourd’hui aussi, les Etats-Unis vont avoir un déficit extérieur croissant avec la politique budgétaire expansionniste au plein emploi menée par l’Administration Trump, et aujourd’hui aussi les Etats-Unis vont avoir des taux d’intérêt plus élevés que ceux de la zone euro. Faut-il alors anticiper à nouveau une forte dépréciation du dollar ? Ceci ne sera le cas que s’il devient difficile pour les Etats-Unis d’attirer des capitaux étrangers. Aujourd’hui les capitaux en actions, en obligations et à court terme rentrent aux Etats-Unis, ce qui empêche la dépréciation du dollar, mais dans le futur ceci pourrait changer avec le retournement à la baisse de la croissance des Etats-Unis.