Etats-Unis, Japon, zone euro : qui est le leader dans le jeu entre Banque Centrale et gouvernement ?
Lorsqu’il y a « dominance fiscale » (fiscal dominance), le gouvernement choisit une politique budgétaire expansionniste en sachant que la Banque Centrale va devoir agir pour assurer la solvabilité budgétaire. Les choix du gouvernement déterminent donc ceux de la Banque Centrale. Mais on peut imaginer une situation de « dominance monétaire » : la Banque Centrale choisit une politique monétaire en sachant que le gouvernement choisit alors la politique budgétaire de manière à être solvable (donc une politique budgétaire d’autant plus expansionniste que les taux d’intérêt sont bas). Les chois de la Banque Centrale déterminent donc ceux du gouvernement. Quand on observe une politique budgétaire expansionniste et une politique monétaire expansionniste, il peut donc s’agir : soit de la réaction de la politique monétaire à la politique budgétaire expansionniste, réaction qui assure la solvabilité budgétaire ; soit de la réaction de la politique budgétaire à la politique monétaire expansionniste, réaction qui consiste à mener la politique budgétaire la plus expansionniste possible compatible avec la solvabilité budgétaire compte tenu des taux d’intérêt choisis par la Banque Centrale. Ce qu’on observe aux Etats-Unis, dans la zone euro, au Japon est : à la fois la dominance fiscale et la dominance mon étaire aux Etats-Unis ; la dominance fiscale dans la zone euro et au Japon.