Evolutions des exportations mondiales :  une lecture par les PMI
La déglobalisation semble décidemment à l’œuvre. Les exportations mondiales ont enregistré trois mois consécutifs de baisse entre décembre et février derniers avant un redressement en mars. La mise en place de barrières tarifaires en 2018 et 2019 ne permet pas d’expliquer cette chute des exportations, inédite depuis 2008. En revanche, les effets des tensions commerciales sur le comportement des agents économiques, en particulier dans le secteur industriel ont été massifs. Au fil des mois, les risques sur les échanges mondiaux (guerre commerciale, Brexit ) sont devenus de plus en plus aigus, pesant sur la confiance des industriels et les incitant à anticiper leur réalisation. Une analyse des enquêtes PMI met en évidence une évolution atypique de certaines composantes. C’est notamment le cas des stocks dont l’évolution a été déterminante dans la trajectoire des exportations, expliquant leur sur-réaction par rapport à la production. S’agissant des perspectives d’évolution des exportations mondiales, il est difficile d’être optimiste. Leur acquis de croissance à l’issue du premier trimestre est nul (après une progression de 3 % en moyenne en 2018) et les facteurs de soutien sont faibles. L’incertitude demeure élevée, les problématiques de stockage vont vraisemblablement rester un facteur déterminant mais risque d’être affectés par les difficultés logistiques . Il n’en demeure pas moins que la faiblesse sous-jacente des nouvelles commandes à l’exportation ne permet pas d’envisager un rebond significatif et durable des échanges mondiaux . Dans son dernier Bulletin Economique, la BCE évaluait l’impact de la montée du protectionnisme sur la trajectoire de la croissance, via le canal des échanges et de la confiance. Selon ses estimations , une escalade de la guerre commerciale se traduirait par une baisse du commerce mondial de 2,5% sur un an par rapport au scénario de référence .