Evolutions du marche du travail espagnol : des reformes de 2010 aux elections du printemps 2019
La crise économique et immobilière qu’a subi l’Espagne en 2008 a provoqué une véritable hémorragie de l’emploi et fait monter le taux de chômage jusqu’à 26% en 2013, un niveau inégalé en Europe (hormis en Grèce). Les réformes menées en 2010 et 2012 ont certes introduit davantage de flexibilité , redressé la compétitivité-coût et l’emploi mais le marché du travail espagnol n’est pas encore totalement rétabli. Le taux d’emploi et le taux de chômage n’ont pas retrouvé leur niveau d’avant crise et de nombreus es faiblesses structurelles demeurent (chômage des jeunes et de longue durée, faible niveau de qualification de la main d’œuvre, forte incidence du travail précaire et de la dualité du marché du travail). Ces faiblesses pénalisent alors la croissance potentielle en limitant les gains de productivité et la capacité du pays à utiliser ses ressources en main d’œuvre. A u lendemain des élections parlementaires du 28 avril, les enjeux en matière d’emploi sont très importants . Ce scrutin pourrait être l’occasion pour l’Espagne de se doter d’un gouvernement qui s’attache vraiment à lutter contre les faiblesses structurelles du marché du travail. Les quatre grands partis politiques en ont conscience et ils proposent des mesures pour y remédier, tout en étant en ligne avec les recommandations de l’OCDE. Néanmoins les élections du 28 avril ont débouch é sur un Parlement fragmenté, alors même qu’aucun parti ne dispose à lui seul d’une majorité absolue. Dès lors, le prochain gouvernement, même s’il est issu d’une coalition, sera très probablement minoritaire et une telle situation aura donc pour conséquence de compliquer le vote de réformes structurelles dont l’Espagne a besoin.