Faut-il arrêter de payer les intérêts sur les dettes et les dividendes ?
Certains économistes et certains hommes politiques suggèrent qu’en réponse à la crise du coronavirus il faudrait : arrêter de payer des intérêts sur les dettes publiques, ce qui permettrait de les résorber grâce à l’inflation ; que les entreprises arrêtent de distribuer des dividendes, pour associer les actionnaires à l’effort de reconstruction. Ces propositions sont irréfléchies (nous illustrons notre propos par le cas de la France) . N e plus payer d’intérêts sur les dettes publiques d’abord ne change pas grand-chose, compte tenu du niveau des taux d’intérêt. Il faut ensuite voir que ces intérêts sont versés à une grande partie de la population, au travers de l’assurance-vie, des livrets d’épargne, et sont un complément à la retraite pour les détenteurs de ces actifs financiers ; qu’annuler les intérêts sur la partie de la dette détenue p a r les non-résidents (qui sont par exemple des Banques Centrales étrangères) déclencherait une crise financière ; ne plus payer de dividendes revient à faire disparaître le revenu du capital, ce qui paraît être une contribution très exagérée des détent eur s de capital, qui serait bien plus forte que celle prise sur le revenu du travail. Il faut rappeler que les dividendes sont versés à tous les détenteurs d’actions, ce qui inclut les titulaires de contrats d’assurance-vie, particulièrement en Unités de Compte ; les salariés avec l’actionnariat salarié ; les retraités qui ont des portefeuilles d’actions. Pourquoi toutes ces personnes n’auraient-elles pas de revenu sur leur épargne ?